Devenir vétérinaire au Québec est un parcours exigeant mais très valorisant. Il s’agit de l’un des programmes universitaires les plus compétitifs de la province, avec une Cote R très élevée, une formation unique offerte exclusivement à l’Université de Montréal et un processus de sélection rigoureux. Cette profession exige un haut niveau d’engagement, une excellente maîtrise des sciences biologiques et un désir sincère de contribuer au bien-être animal. Ce guide complet présente toutes les étapes pour devenir vétérinaire au Québec, depuis les prérequis du cégep jusqu’à l’obtention du permis de pratiquer délivré par l’Ordre des Médecins Vétérinaires du Québec (OMVQ).
Tableau récapitulatif : Devenir vétérinaire au Québec
| Élément | Détails |
|---|---|
| Titre officiel | Médecin vétérinaire |
| Organisme régulateur | Ordre des Médecins Vétérinaires du Québec (OMVQ) |
| Diplôme requis | Doctorat en médecine vétérinaire (DMV) |
| Institution unique | Université de Montréal – Faculté de médecine vétérinaire (Saint-Hyacinthe) |
| Prérequis cégep | DEC en Sciences de la nature ou équivalent |
| Exigence clé | Cote R très élevée (souvent 34 ou plus) |
| Examen obligatoire | NAVLE (North American Veterinary Licensing Examination) |
| Durée totale des études | Environ 7 ans (2 ans cégep + 5 ans DMV) |
| Coût estimé | 25 000 $ à 40 000 $ pour un résident du Québec |
| Salaire débutant | 70 000 $ à 90 000 $ |
| Salaire expérimenté | 100 000 $ à 150 000 $ et plus |
Qu’est-ce qu’un vétérinaire ?
Un vétérinaire est un professionnel de la santé animale spécialisé dans le diagnostic, la prévention et le traitement des maladies chez les animaux domestiques, exotiques, agricoles ou sauvages. Son rôle s’étend à la chirurgie, aux urgences, à la médecine préventive, à la gestion des épidémies et à la recherche scientifique.
Rôle et responsabilités au Québec
- Examiner et diagnostiquer les animaux
- Prescrire des médicaments et établir des plans de traitement
- Réaliser des chirurgies et des interventions d’urgence
- Conseiller les propriétaires sur les soins préventifs
- Vacciner, stériliser et assurer le suivi médical
- Collaborer avec des équipes de recherche, des agronomes ou des éleveurs
- Contribuer au contrôle des maladies transmissibles entre animaux et humains
Les vétérinaires jouent un rôle essentiel dans la société québécoise tant pour le bien-être animal que pour la santé publique et la sécurité alimentaire.
Les prérequis pour accéder à la formation vétérinaire
L’accès au programme de Doctorat en médecine vétérinaire (DMV) est extrêmement sélectif. Avant même de déposer une demande, les candidats doivent satisfaire à plusieurs conditions.
Le DEC et les préalables obligatoires
La plupart des candidats proviennent d’un DEC en Sciences de la nature comprenant :
- Biologie
- Chimie générale
- Chimie organique
- Physique
- Mathématiques
D’autres cheminements sont possibles, mais les préalables doivent être complétés avant l’admission.
La Cote R : l’élément déterminant
Le programme est l’un des plus contingentés au Québec. Chaque année, environ 1 000 candidats postulent pour environ 96 places. La sélection se fait principalement sur la Cote R.
- Cote R généralement requise : supérieure à 34
- Niveau de compétition comparable à médecine, dentisterie et pharmacie
- Variations selon les cohortes, mais le seuil est toujours très élevé
Le succès dépend donc largement de l’excellence du dossier scolaire collégial.
Processus de sélection
En plus de la Cote R, l’Université de Montréal peut inclure :
- Test de jugement situationnel (comme le CASPer)
- Mini-entrevues multiples (MEM)
- Évaluation du dossier académique complet
À noter : L’Université de Montréal (Faculté de Saint-Hyacinthe) est la seule institution au Québec, et la seule faculté vétérinaire francophone en Amérique du Nord, à offrir le DMV. La compétition est donc concentrée en un seul lieu.
La formation pour devenir vétérinaire au Québec
Le Doctorat en médecine vétérinaire (DMV)
Le DMV dure cinq ans et est offert exclusivement à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Il combine formation théorique, laboratoires spécialisés, travaux pratiques et stages cliniques.
Les cours couvrent :
- Anatomie et physiologie animales
- Microbiologie, immunologie et parasitologie
- Pathologie et médecine interne
- Chirurgie générale et spécialisée
- Épidémiologie
- Reproduction animale
- Médecine des animaux de compagnie, exotiques et de ferme
Stages cliniques obligatoires
Durant les dernières années, les étudiants doivent compléter des stages :
- En cliniques vétérinaires
- En hôpitaux universitaires
- Dans des fermes et exploitations agricoles
- Dans des centres de recherche
Ces stages permettent le développement de compétences pratiques indispensables à la profession.
Coût des études en médecine vétérinaire
Le DMV est l’une des formations universitaires les plus coûteuses, même si les frais demeurent plus bas pour les résidents du Québec.
- Frais de scolarité annuels : environ 3 000 $ à 5 000 $ pour un résident du Québec
- Matériel obligatoire : instruments de chirurgie, stéthoscope, sarraus, manuels spécialisés
- Frais d’examen NAVLE : environ 1 000 $ US
- Frais d’adhésion à l’OMVQ : plusieurs centaines de dollars par année
Coût total estimé pour un résident : 25 000 $ à 40 000 $ (hors coût de vie et logement).
Le permis d’exercice : NAVLE et OMVQ
L’obtention du diplôme ne donne pas automatiquement le droit de pratiquer.
Pour exercer au Québec, le diplômé doit :
- Réussir l’examen NAVLE (North American Veterinary Licensing Examination)
- Répondre aux exigences de l’Ordre des Médecins Vétérinaires du Québec
- Obtenir le permis officiel pour pratiquer
Le programme de l’UdeM est agréé par l’American Veterinary Medical Association (AVMA), facilitant la reconnaissance au Canada et aux États-Unis.
Les milieux de travail pour un vétérinaire
Un vétérinaire peut exercer dans de nombreux secteurs :
- Cliniques et hôpitaux vétérinaires
- Industries pharmaceutiques et agroalimentaires
- Organismes gouvernementaux (MAPAQ, ACIA)
- Zoos, refuges, parcs animaliers
- Centres de recherche
- Exploitations agricoles
- Services de médecine mobile
- Pratique indépendante ou clinique personnelle
Les spécialisations possibles
Après le DMV, certains choisissent la spécialisation via une résidence. Exemples :
- Chirurgie
- Anesthésiologie
- Cardiologie
- Dermatologie
- Médecine interne
- Oncologie
- Radiologie
- Neurologie
- Médecine zoologique et animaux exotiques
- Comportement animal
Ces formations supplémentaires améliorent les perspectives d’emploi et les revenus.
Salaire des vétérinaires au Québec
Le salaire varie selon l’expérience, le type d’employeur et la région.
- Débutant : 70 000 $ à 90 000 $
- Expérimenté : 100 000 $ à 150 000 $
- Propriétaire de clinique : revenus supérieurs possibles
- Régions éloignées : salaires parfois plus élevés en raison du manque de vétérinaires
Devenir vétérinaire lorsqu’on est formé à l’étranger
Les diplômés hors Canada et États-Unis doivent suivre un processus particulier.
Reconnaissance du diplôme
- Validation par l’OMVQ
- Selon le pays, possibilité de passer par le programme ECFVG ou le PAVE
- Réussite du NAVLE
- Stages et examens supplémentaires selon le profil
Une fois toutes les exigences remplies, ils peuvent obtenir le permis québécois.
Devenir vétérinaire en reconversion
Il est possible de devenir vétérinaire à l’âge adulte, même sans DEC en sciences.
Chemins possibles :
- Suivre un DEC en Sciences de la nature en reprise d’études
- Réaliser les préalables manquants (biologie, chimie, maths, physique)
- Suivre des cours universitaires équivalents pour compléter les prérequis
- Démontrer un excellent dossier académique
La clé reste d’atteindre la Cote R ou le dossier universitaire compétitif nécessaire.
Vétérinaire vs Technicien en santé animale (TSA)
Il est fréquent de confondre ces deux professions, pourtant leurs formations et leurs responsabilités sont très différentes.
Le vétérinaire (DMV)
- Formation : Doctorat universitaire en médecine vétérinaire, soit un parcours total d’environ sept années (cégep + DMV).
- Rôle : Diagnostique les maladies, établit les plans de traitement, prescrit les médicaments, réalise les chirurgies, gère les urgences et assure le suivi médical complet. Il est l’équivalent du médecin pour les animaux.
Le technicien en santé animale (TSA)
- Formation : Programme technique collégial (DEC) de trois ans offert dans plusieurs cégeps du Québec.
- Rôle : Assiste le vétérinaire dans toutes les étapes des soins. Il effectue les prises de sang et prélèvements, prépare les salles de chirurgie, surveille l’anesthésie, donne les soins postopératoires, s’occupe du bien-être des animaux hospitalisés et participe au suivi des dossiers. Il représente l’équivalent de l’infirmier dans le domaine animalier.
Le parcours du TSA est distinct, plus court et beaucoup moins contingenté que celui du DMV.
FAQ – Devenir vétérinaire au Québec
Quelle est la Cote R nécessaire pour être admis en médecine vétérinaire ? Historiquement, une Cote R supérieure à 34 est nécessaire pour avoir des chances d’être admis au DMV.
Existe-t-il plusieurs écoles de médecine vétérinaire au Québec ? Non. L’Université de Montréal, via sa faculté à Saint-Hyacinthe, est la seule institution offrant le DMV.
Le DMV du Québec est-il reconnu ailleurs ? Oui. Il est agréé par l’AVMA, facilitant la pratique au Canada et aux États-Unis.
Quelle est la différence entre un vétérinaire et un technicien en santé animale ? Le vétérinaire établit les diagnostics, prescrit les médicaments et réalise les chirurgies. Le technicien exécute les soins, assiste aux interventions et prépare les animaux.
Quel est le coût total des études ? Pour un résident du Québec, le coût se situe entre 25 000 $ et 40 000 $, excluant le logement et les dépenses courantes.
Peut-on devenir vétérinaire sans DEC en sciences ? Oui, mais les préalables doivent être suivis et complétés. Le chemin est plus long mais possible.
Conclusion
Devenir vétérinaire au Québec exige un haut niveau d’engagement et une excellente performance académique, en particulier au niveau collégial. Le parcours comprend un DEC en sciences, un DMV de cinq ans, la réussite du NAVLE et l’obtention du permis de l’OMVQ. Malgré le niveau de difficulté élevé, cette profession offre de très bonnes perspectives d’emploi, un salaire compétitif et la satisfaction de contribuer au bien-être des animaux et à la santé publique. Les candidats, qu’ils soient étudiants, adultes en reconversion ou diplômés étrangers, disposent de plusieurs parcours possibles pour atteindre cet objectif.
Ressources officielles :
Ordre des Médecins Vétérinaires du Québec
Université de Montréal – Faculté de médecine vétérinaire NAVLE